Plateforme Interrégionale Échange et Coopération pour le développement culturel

De 2000 à 2010 : un accompagnement des politiques publiques

Les associations sont davantage interpellées par la puissance publique pour aborder des problématiques plus fondamentales et transversales de développement. Cela se traduit en termes d'actions par une association régionale qui se détache davantage d'une préoccupation spécifique et étanche à des secteurs en particulier pour travailler sur des besoins plus transversaux (dispositifs ou aides à la diffusion, accompagnement des professionnels, formation, observation, …).

C’est aussi une période où les associations sont selon les cas et à des degrés divers engagées ou associées de plus en plus dans les enjeux de développement des politiques publiques, par exemple pour certaines en étant constitues en EPCC sur le plan structurel et en matière de missions, à travers des programmes nationaux ou régionaux à la fois plus transversaux et structurant pour l'action publique ou l’activité du spectacle :

État des lieux et plan régionaux de développement de la pratique en amateur,

Développement de l'action en milieu éducatif, conduisant à des conventions impliquant fortement les associations régionales,

Observation du secteur du spectacle qui deviendra un souci majeur à partir de la crise de 2003, et sera régulièrement posée par les instances de concertation régionales ou nationales qui se succéderont jusqu’à aujourd’hui.

Coreps : commissions régionales associant fortement les associations régionales dans leurs animations ou par des contributions,

Schémas régionaux des enseignements artistiques dés 2005,

Programme emploi jeune, plans régionaux de développement des formations, et accords-cadres emploi-formation amenant les associations régionales sur le terrain du diagnostic, l'accompagnement à l’emploi,  la formation professionnelle et les dispositifs d'insertion.

C'est aussi une période qui amène les associations régionales à échanger et collaborer plus activement que par le passé avec d'autres réseaux de structure : Addm bien sûr, mais également le réseau Agec, le réseau des structures régionales de diffusion artistique, le réseau des observatoires régionaux de la culture, les réseaux européens. Période qui se conclue ici ou là par une recomposition du paysage des associations régionales adoptant pour certaines la dénomination d’Agences.

Cette recomposition est liée à la volonté des Régions de participer à la redéfinition des agences et de leurs missions sur leur territoire. Il n’y aura pas à cet égard de réflexion collective et d’orientation commune de la part des Régions contrairement à l’État qui lancera en 2002 une démarche en ce sens et s’adressera pour la première fois aux collectivités. Certaines agences ne participant pas au réseau interrégional PFI, continuent de se développer indépendamment (agence culturelle d’Alsace, Oara, …) d’autres s’y rattachent à nouveau (Réseau en scène, Culture o centre…).

En parallèle, des coopérations s'établissent ou se renforcent entre agences d'autres domaines du secteur culturel, en particulier avec la filière du livre et de la lecture.

Nous retrouvons toujours dans ce paysage des structures telles que : les missions voix, des associations régionales musique ou musique et danse, des associations régionales qui couvrent l'ensemble du spectacle ou du spectacle vivant, des associations qui intègrent les structures ou les missions du réseau Agec ou de celui des observatoires régionaux ou encore des structures dédiées au soutien à la diffusion artistique.

De nouveaux statuts sont adoptés ici ou là, des pans d’activités sont abandonnés, délégués à d’autres structures ou intégrés à l’institution, d’autres champs d’activités sont nouvellement intégrés au sein des associations, tels les arts visuels, les arts de la rue, … Néanmoins et dans l’ensemble, on peut considérer que jusqu’à présent une certaine permanence dans la nécessité de disposer de structures techniques et partenariales sur le territoire régional caractérise cette longue période traversée activement par les associations régionales.

Cette histoire démontre le besoin de structures plutôt régionales et partenariales, aptes à remplir un certain nombre de missions ou d’actions qui, avec leurs évolutions et leurs mutations, s’adaptent aux nécessités évaluées sur les terrains régionaux. Dans le contexte de réforme territoriale et de reconfiguration des équilibres à l'œuvre aujourd'hui, leur utilité en tant que ressource pratique, de connaissance objectivée et leur engagement « neutre » entre les différents réseaux d'acteurs constitue un atout dans l'articulation des politiques publiques de la culture.