Plateforme Interrégionale Échange et Coopération pour le développement culturel

Politique de l’art lyrique : rapport de Caroline Sonrier

7 octobre 2021

Si l’opéra semble mieux résister que le concert, toutes esthétiques confondues (2,6 M° de spectateurs en 2017), avec des taux de remplissage (85%), les actions culturelles qui amènent des moins de 30 ans (20%) et les représentations jeune public boostent les jauges. Les ressources propres sont en hausse en euros courants (+10%), mais en baisse (-8%) en euros constants. Face à leur situation est délicate et complexe, la ministre avait confié une mission Carline Sonrier et Émmanuel Quinchez, dont le rapport a été présenté et publié le 6 octobre 2021, dont voici un résumé en 5 axes :

  • Un dispositif d'observation permanente du monde lyrique, vu la grande disparité des statuts des disparité des (9) statuts des 26 maisons d'opéras (hors Paris), majoritairement soutenues par les villes (123,4M€ en 2019), et dont les critères actuels peuvent varier, avec des moyens insuffisants pour en assurer le suivi, comme en témoigne la difficulté à collecter les données nécessaires à l’étude,
  • La création d’un centre de ressources et d'accompagnement de la carrière des artistes et des professionnels (7300 ETP) qui sont confrontés à des enjeux de reconversion particuliers, liés à l’âge et aux exigences physiques, en particulier pour les intermittents (23%), ainsi que l’accès aux mêmes aides pour les secteurs public et privé en matière de création d'emplois et de formation, avec une redéfinition, une valorisation plus homogène dans les accords d'entrepris et une meilleure intégration des activités d'éducation artistique et culturelle dans la formation initiale, supérieure et professionnelle,
  • L’élargissement du public, dans les théâtres comme parmi les spectateurs, même si les opéras ont déjà évolué et affichent des taux de fréquentations honorables, malgré les levers de rideau en diminution (- 20% entre 2006 et 2015) et compte tenu des mutations à l’œuvre dans un contexte économique tendu. Les projets participatifs innovants développés par certains opéras
    manquent de visibilité et de reconnaissance. La production et la diffusion de contenus numériques pendant la crise de la Covid-19 devrait faire l’objet d’un bilan, nécessite des aides du CNC et un engagement plein de France Télévision
  • Un renforcement des résidences d'artistes pour développer la création, grande absente de la production lyrique, par l’assouplissement des contraintes de production (en coproduction), une diffusion plus large etun accompagnement des équipes aux enjeux de la création contemporaine, notamment pour éviter la « peur de la salle vide »,
  • La mise en œuvre d'objectifs en faveur de la diversité, de la lutte contre toutes les discriminations (Caroline Sonrier étant une des deux seules femmes directrices d’opéra), notamment avec observatoire de la diversité du spectacle vivant, par la relance des troupes pour les maisons qui le souhaitent

La mission propose également d’organiser urgemment un « Grenelle de l’art lyrique » afin de clarifier les missions prioritaires, de mettre en place un label unique pour l'ensemble du réseau subventionné, de favoriser les échanges entre l'Opéra national de Paris et les maisons d'opéra en région, ainsi que des actions spécifiques au regard des enjeux soulevés, particulièrement destinées aux organisations professionnelles, syndicats de salariés et collectivités territoriales, en lien avec l'Etat.

Consulter le rapport : PolitiqueArtLyriqueEnFrance-RapportSonrier5-092021